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Troisième sexe sur Cannes.

Week end (2) du 21 décembre sur Cannes.

...Le hasard d'une chambre, dans un établissement occupé à l'occasion de réunions. Ou le couloir menant à un bureau; à moins que ce soit dans le creux d'un profil d'armoire tournant le dos à des archives. Peut être même tout simplement l'ombre d'une porte d'entrée, car ils se seraient impatienter d'enfin se mélanger au premier regard. Et encore, éventuellement rien de tout ceci. Mais peu de ces choses importe. Parce que le lieu a déjà disparu. Cet instant est un souvenir. Une anecdote. Et nécessairement une autre déception. Quand elle évolue dans la rue, l'instant est consommé et elle a oublié le sentiment dégagé. Elle s'impatiente toujours. A pénétrer cette émotion qu'elle appréhende sans pouvoir l'évoquer. Le signe que quelque chose se niche dans cet épanouissement précaire, et l'appelle à une seconde appréciation. Qu'une balance patiente après une idée. Peut être un jaillissement.

L'élan persiste, tout comme les yeux se fixent à sa légèreté. Les dehors sont d'un son identique. Devant, elle remarque l'attirance et les sourires qui accompagnent, et bien plus tard elle compose des étonnements puis des aversions instantanées. Sans les distinguer, elle les projette puisque depuis l'origine elle les constitue. Elle sait être le fruit défendu mais surtout le parfum qui provoque l'appétit. Son apparition nuancée de délicatesse et d'élégance est la confiance qu'il existe une étincelle. La flamme à suivre pour peu que chacun ait le principe de l'apercevoir. Pareille à une intrusion qui se mélangerait à une illusion. L'illumination succédant à la hantise. Celle de ne jamais exhumer un phénomène comme on ressusciterait une écriture instructive. Une bible initiant le cœur autant qu'on puisse l'éclairer. Ainsi bouge-t-elle à merveille. Si de miracle elle ne s'évanouisse en mirage, le temps des clairvoyants est alors compté.

L'arête lui procure l'arrogance de juger avec fierté. C'est pourquoi, d'une éminence elle se construit une insolence teintée de générosité. Sa hauteur est le cachet d'être vue et de surtout considérer son parcours. Elle ne doute pas, puisqu'elle est assurée de sortir du conventionnel. Par son allure. Par son opinion. Et elle se permet tant d'ingérence parce qu'elle est au fait de son statut.

Celui de la femme dont ils rêvent tous. Ses courbes masquées par une trame fine et épousant parfaitement ses ondes. Comme son avance taillée pour asseoir l'attention de n'importe quel interlocuteur. Le tout dirigé depuis les pointes qui lui rendent possible une réaliste domination comme on ajusterait une plante. Pour ainsi draper la représentation dans l'étoffe la plus noble. Celle que ses semblables n'oseront jamais revêtir du signe de trop de caractère. Parée de charme mais bien avant des couleurs qui divulguent l'excellence. Par une jupe droite avertissant de son exigence, sans que celle-ci soit envahissante ni irritante. Invitant à espérer en dessous la nature alors que la préface simule sciemment les optimismes inavoués de ses soupirants. Puis une veste au ton identique témoignant de goûts indiscutables et exacts, qui par son cintrage confirme l’allégeance à une perfection manifeste. Son échelle enfin, affirmant son altitude assumée puisque son fléchissement assouvit cette fraîche harmonie. De longues jambes studieusement creusées et ses discrètes hanches ouvrant sur une croissance toute aussi fluide et cambrée, mais éveillée par une vive volonté. Celle de la catégorique qui reconnaît l'usage et la règle. Puisque quand bien même elle s'égarerait, l'hésitation ne serait qu'un trivial exercice d'exploration.

L'estimation plongée dans une narration, elle se consacre à ce qui pourrait être sa ligne. Le ballet aimable et attirant que peuvent cacher des lettres. Comme toucher à un modèle qu'elle supputerait sans jamais avoir eu l'audace d'en saisir les mots. L'événement qui déclare qu'un second choix serait possible. Si l'auditrice prenait la peine de s'y essayer. Ou simplement balayer le dilemme pour une élection. Cette valse l'aspire et l'inspire tout autant. Et la circonstance modeste et modérée, pourrait bien ultérieurement par sa fragile sympathie repérée initier un précieux projet. Prendre plume afin de méditer ce qu'elle ne parviendrait pas à attester. L'alternative à une autre capacité. Cette performance qu'elle échoue à mener. Et qu'un développement publié l'aiderait certainement plus au fond dans son analyse. Le récit succédant à la présomption. Et ainsi gratifier d'une architecture ce souvenir fuyant.

Le livre se referme. Et absorbée par sa solution, elle n'a pas remarqué l'attentif qui s'intéresse. Un de plus. Indéniablement emporté par son anatomie, ou le dessin de son sillon qu'il a sans aucun doute observé initialement. Il feint de se glisser dans des pages qui seraient son pareil. L'endroit orienté à ce propos en est d'ailleurs constellé. Et d'illustrations elle soumet un relief plein de grâce perdue au milieu de ces multiples phrases. Puis une brève seconde elle entend qu'il puisse être le déclencheur. Le ressemblant, qui fera suite à un naufrage ancien et déjà annihilé...

La nuit est établie. De son immensité ne surgissent que les estimations, et peut être de courts frissons. Bien plus tard quand ses yeux s'éclaireront elle s'enlisera dans des imprécisions. Parce que cette obscurité est le jeu de ses brimades. Le calme qui déguise pour allumer les cieux. Une tranquillité adoptée dans le but de laisser naviguer ses allégories comme ses hypothèses. Un sublime leurre prisonnier de son silence, à moins que cette réserve ne soit la porte à ses révélations. D'une noire matière vers la nébuleuse.

Nappée et esseulée dans ce champ qui l'accueille, elle paraît si paisible et si concernée. Point de confusion ni de dérangement, elle est écrasée par sa croyance et son espérance. La probabilité d'une seconde chance. La permission de croire en une ombre à ses cotés. Qui lui apporterait consigne et impulsion. La ressource sur la ligne du destin, capable de corriger la confiance et de provoquer l'adhésion.

Elle l'espère. Elle s'y accroche. Ainsi couchée sur son flanc, elle imagine. Elle pense qu'elle s'ajuste à lui. Draguant ses arrières comme elle se collerait à ce qui lui est cher. Et inapaisée à le supposer face à son évidence, Mathilde s'agrippe à sa peau dans un vœu de possession. Blessant dans sa chair ce qu'elle travaille à rejoindre. En priant qu'une nuit ou qu'à tout autre moment il se désigne. Ou même issu d'une autre perspective, que l'empreinte acérée sur son corps l'émeuve. Et que lui aussi sache. Qu'en un autre berceau, une s'attache à ses secrets...

Week end (2) du 21 décembre sur Cannes.
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