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Troisième sexe sur Cannes.

Week end (3) du 20 avril sur Juan les Pins.

En fait je ne me préoccupe pas de mes arrières. Quand bien même, de leur billet je devine que s'y loge de sincères précautions se courbant sitôt mon ombre incarnée. Puisque le plus sommairement je tiens à ma ligne, mais encore plus à l'authenticité dont je m'habille. Qui plus est en public. Dans des rangs coincée autant que dans une envergure aérée par ses plafonds qui m'accueille actuellement. Et cette astuce consiste en premier lieu à feindre de percevoir de louables attentions périphériques, et d'ainsi me mouvoir sans augurer de la plus petite estimation à la portée de mon endurance. Respirer d'une mélodie que je conduirais d'innocence et d'angélisme. D'une dimension qui ne se limiterait pas à une naiveté ou une crédulité, seulement à un univers que j'établis de mon orgueil démesuré. Et aucunement selon la balance collective. Juste avec ma frontière et mon égocentrisme. Un rayon que je renferme à la mesure que ma frêle, mais affirmative, consistance déambule. Ce régime qui me comble totalement, et cette théorie qui me pénètre continuellement.

Alors que tous s'interrogent assurément de tant d'audace et d'arrogance à pareillement se situer, j'en fais tout autant en posant mon regard sur celle qui s'affaire de l'autre coté. Saisissant les produits d'une main pour les abandonner de l'autre, dans un manège qui doit la démobiliser le soir venu comme il m'attriste si haute et curieuse que je suis. Alors que l'ambiance générale cadre sur mon harmonie, ils ignorent tous qu'un lot de questions m'envahit à leur condition. Non pas que je me permette de désapprouver ce qui fait la teneur de leur maigre réunion, ou que je départage leurs craquelures avec le meilleur. Mais sur l'instant à observer tout ces interprètes au pronostic bien linéaire, apparaît le véritable fondement de toute ma volonté. Partisane de prime abord à ne surtout jamais m'évaluer en comparaison de ce que l'ensemble offre de sociabilité. Et plus, à ne particulièrement pas trancher pour des existences qui n'auraient rien de similaire à la figurante pour laquelle je spécule depuis si longtemps. En d'autres termes réserver mes notes et mes foudres aux humeurs, et non à leurs appartenances conventionnelles. Parce que je n'oublie pas que bien avant le paysage s'est installée une religieuse parabole des talents.

Seulement, bien malgré moi, j'en arrive à arbitrer une tranche de vie toute ordinaire. De la taille d'un quotidien qui là encore touche le commun assurément. Dans un environnement qui ne dispose de très classique qu'une insignifiance affligeante tellement l'enseigne serait connue de tous. Une facilité aux airs de médiocrités logée au plus profond de scènes qui font des carrières. Sachant que pour certaines utilisatrices cette course serait par dessus tout à en prouver leur réelle santé dans cette enceinte régulièrement visitée. Un gage de survie ou même une raison de subsister. Côtoyer ainsi de multiples couleurs et des reliefs, émanant de la douceur à se juger noble d'une pétulance indispensable à notre époque. A moins que ce ne soit de l'esclavage rampant dans un discours qui se montrerait plus didactique et plus abstrait. Ramenant alors l'ornement et les qualificatifs au son de superficiel puis de futile.

J'ai cessé de juger en définitive. Car j'ai assez à accuser d'abondantes critiques dont je fais l'objet trivialement. L'exercice est bien sûr l'émergence qui motive mon affiche, mais plutôt serait-il celui qui conditionne mes lendemains. Dans un monde trop talentueux et trop tolérant je me sentirais telle une illuminée sans jamais la moindre contradiction. Baignée de rose et de gentillesse, les obstacles et les mauvais verbes se réduiraient telles des improbabilités qui scelleraient complètement cette idée fausse de l'intégration consentie. Une unanimité si docilement orientée, favoriserait mon naufrage plutôt qu'une constructive expansion. Ma déficience reposerait alors sur les artistes que nous représenterions tous en place des contemplateurs; et de sollicitations puis de conciliations ne se détacherait que de la médiocrité. Un échec dans toute sa splendeur avec l'assentiment royal d'un cercle d'ineptes. Car me brusquer entraîne des hésitations que je nettoie aussitôt par une réponse si vite pensée et rétablissant de plus louables coordonnées. Réagir promptement est une violence au parfum d'émancipation qui m'oblige à ordonner dans l'immédiat de nouvelles inflexions, dans l'hypothèse où des acquises même solides failliraient. Ainsi l'art d'écluser pour s'envoler bien plus haut. Et s'affranchir d'une houle toujours plus intrusive.

Et si je devais recenser toutes ces folies. Ces vertiges. Ces mesquineries. A vouloir tellement croquer ce met qui ne se cuisine qu'à force d'incursions, me voilà à réaliser les plus improbables des déséquilibres épicuriens. Repousser les limites alors que l'expérience se martelant je découvre de rares lucarnes. Ces lumières qui assemblées m'autorisent à frayer avec l'exceptionnel. Par une anodine fièvre j'ai appris à détailler un tableau guidée d'une indécente chaleur. Parce que gorgée d'une passion se mélangeant avec une imprudence ô combien volontaire, je peux ainsi commencer une mutation de l'esprit. Et alors me questionner de la fondamentale direction que nous devrions tous avoir en commun. Dans l'objectif d'incendier les soupirs pour ébranler les codes. Et reléguer au quantique une bible bien obsolète.

Qu'ai-je provoqué de rupture au cours de mon passage ? Identifiée à une démence ou à un débridement. Exclue la volonté de nuire à son voisin, mais subrepticement se glisser sans bruit afin de se régaler d'une divergence assumée. Sinon espérée alors que la communauté ignorerait ces incorrections clandestines et indolores. Comme se dissimuler d'une morale dirigiste pour enfin se permettre un caprice. Voire une aberration personnelle mais sans incidence auprès de ses semblables. Et le plus aisément vivre de pouvoir décrocher sa lune. Exempt de compte à rendre à quiconque, et du malaise à réclamer de respirer.

Les pièces de monnaie se bousculent dans la paume de ma main. Ce geste qui ponctue une série qu'elle assure depuis le matin. Bien studieuse comme assidue dans ses calculs. Ma journée de proclamation se finit alors dans un dernier bulletin que je lui offre généreusement. Et j'ai choisi à cet effet une énième révolution en m'affichant debout au seuil de flottements que je ne comprendrai jamais finalement. Elle, au même titre que tous, m'indique que l'imitation est révolue. Mon organe n'a plus de preuves à produire que de s'exprimer de l'orthographe qu'il solde à s'instruire. Je suis tellement étiquetée qu'ils ne se réveilleraient pas à l'éruption d'un éclat de voix, qui me trahirait tout à coup. Tant ils sont accrochés à leur habitudes et à leur oscillation maudite. Et certainement le sont-ils tous depuis une adhésion si ancrée, que nul ne conviendrait d'une quelconque digression dans l'étonnement soudain que je servirais. Mon efficacité siégeant. Ce succès. L'incartade que je souhaiterais mettre à jour et qu'ils ne nomment pas. Par aveuglement et par l'excellence de mon image sûrement.

Tout autant qu'à ce peuple m'adorant en silence, j'aimerais dire à cette jeune femme d'enfin se libérer. Que dans une fureur trop enfouie tous imaginent leurs talons. Qu'ils prennent possession d'un vernis pour sèchement se déchaîner. Ou encore qu'ils se plâtrent de nuances douteuses pour ainsi déborder sur ce monde qui les presse. Qui les accapare. Qui les assassine.

Quittant la galerie marchande, je vérifie encore leur tentation à savourer mes formes qui se démènent. Ma marche finale leur est consacrée. Au motif bien éventé qu'ils resteront du degré des précédents. Des insuffisants que durant des heures j'ai ensorcelés en retrait de la plage, sous un soleil conquis tout autant. Profanes eux aussi. Résistant donc malgré les cris sourds d'un prophète trop convainquant.

Moi Mathilde.

Week end (3) du 20 avril sur Juan les Pins.
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P
J’aime vous regarder et aimerais vous suivre dans la rue suivre la femme que vous êtes
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