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Troisième sexe sur Cannes.

Week end (1) du 13 avril sur Cannes.

Point de pluie pour ce jour. Le ciel est clair puis vire à l'azur comme le serait l'envie de toute extase en demande d'accomplissement. Peut être une brise légère pour égayer un peu plus l'expression de mon visage, dans l'hypothèse où je ne sois pas capable de communiquer mon enthousiasme dans un appareil des plus naturels. Et malgré son épisodique passage, mon humeur demeure du relief de celle qui s'exporte pour mieux s'épanouir. Ainsi la garantie de se voir démobilisée mais davantage transportée en dehors de son univers. Celui qui apparaît tellement sauvage qu'il ne réclamerait qu'à être dompté. Et si une première visite ne semble pas satisfaisante à la consultation de mes archives, d'autres retours seront permis plus ultérieurement. Telle une sollicitation motivée de liberté accrue. Si elle ne relevait tout simplement d'excitation sommaire à vandaliser une paisible unité toute accommodante.

Le cadre demeure aussi réjouissant que ceux qui m'accompagnent au terme de tant d'années. Et pour une très ponctuelle exposition, je me retrouve à côtoyer des voiles et des coques de plaisance d'une originalité jamais vraiment exploitée. Avec en fond une tranquillité à l'insistance de ce que je souhaite aussi dégager, quelques soient les circonstances. Un quai ou une jetée offrant des tons dont je ne tirais parti jusqu'à cet instant. Alors que la région en était propice. Un paradoxe comme une opportunité durant ma curieuse escale. Ainsi, issue d'un large bassin donnant sur la mer, et se signalant à ce propos sur un potentiel riche en performance. Et plus prosaïquement disposée en nouveaux moyens et agréant une évaporation malicieuse pour mes maigres frontières.

Car précédemment je me suis attelée à essayer un inédit décor. Conquis les avenues et les lieux de restauration, je me suis attachée à un énième défi. Même si sur le moment le mouvement s'auréolait d'une semblable marche à celle qui me soulève depuis plusieurs mois. Après les promenades au milieu de touristes à effectuer des poses qui n'ont plus rien de sincère que l'impression laissée sur des images que je juge plus conventionnelles que spontanées, le concours était de s'égarer dans une nuée quotidienne et très attenante. Un socle où ma proximité pouvait être mise à l'épreuve, mais surtout accéder encore et toujours à un quotidien assidu. Se mêler à des identiques, chez celles que j'aspire à remplacer, et aussi musarder dans le but de découvrir ce que ma première vie aurait pu m'accorder. Une extension de mon éternelle méthode, bâtie à la manière d'une traditionnelle promenade prisée par la femme populaire. Celle qui s'officialise de son état par son empathie. De rituel et d'acclimatation dans un quotidien bien scellé. Mais avec sa hauteur. Et surtout le frémissement de l'inconnu.

Attendu que certains regards distingueront. Et que d'autres ne prendront même pas la peine de préciser. L'actualité n'étant plus disponible pour les railleries et les affronts, ma souplesse se combine à celle similaire que tous me proposent sans ciller dans cette insolite production. Depuis de colorés rayons l'attention à recruter les articles ou les prix fournit une écorce qu'aucun ne souhaite remettre en question à son émission. Le temps est révolu pour les gesticulations. Les critiques et le dédain sont l'exclusivité des pleutres et des imitations que je fuis de bonne grâce. Seulement dans l'une ou l'autre franchise je ne me reconnais nullement. Car ma représentation reste soignée. Le son s'éteint si l'accord n'est pas mûrement réfléchi, tout autant qu'il se greffe dans la chair de son compositeur à sa suggestion. L'émotion se loge derrière une impression qu'ils commenteront assurément ultérieurement, mais dans l'imminence rien ne dépassera. Tout se soustrait. Et je pense même que le miroir se loue. J'en suis convaincue. Dans un respect qu'il ne faut pas hésiter à avancer. Puisque je travaille à cette diffusion. Les plus jeunes, pour ceux qui auront eu l’œil, marqueront un étonnement teinté d'éblouissement que leurs aînés n'auront pas eu de toute évidence. Et dans tous les cas un sourire aura raison de cette confusion. Déambulant de la sorte, tant munie de ma bonne humeur que de cette silhouette qui ne laisse personne indifférent, la récompense tient alors dans les deux affections. Authenticité et tolérance.

D'abord être le signe d'une souplesse. Une énergie qui ose mais avant tout qui assume de se mouvoir perdue au centre de la vie. Cette incongruité qui parce qu'elle est différente cherche à formuler des lettres qui se perdent et qui ne sont plus disposées à être prononcées malheureusement. Au lendemain d'un échec mais bien honorablement dans la promesse d'une renaissance. Avec la ferme volonté de se prescrire, et aussi d'annoncer qu'une indiscrétion puisse rivaliser avec la nature. Se prétendre de son égale. Déborder d'une ligne qu'elle inscrirait par conviction plus que par illustration. Pour en définitive arriver à une totale indécence. L'impolitesse à dominer le modèle. Comme le prédisent tous ces regards que je trompe si élégamment et qui se régalent d'une magie disparue. Ma féerie.

Et je sais être une exception. Par ma réserve et par ma défiance. Une immoralité dans toute sa splendeur mais surtout un principe qui défend parfaitement mon engagement. Par une constante agilité mais surtout subtilité, je conquiers des domaines destinés à la communauté. Et par une adresse manifeste, je présente une sobriété assortie de sagesse pour mieux violer ce territoire protégé. Ainsi par ce cheval creux et habité de gourmandise, je prends possession de leur monde en m'énonçant pleine de docilité et de douceur. Pareille à la poésie que la colonie aurait perdue de vue. Un saisissement indulgent effaçant l'autorisation irrémédiable sur laquelle aucun ne pourra revenir plus tard. La décence se muant alors en confiance. Dans une distraction criante reposant sur l'art de dissimuler ses excès pour mieux les prescrire bien plus tard. Alors que les sacrifiés, une majorité, obtempéreraient si légèrement à l'annonce que le meilleur reste à venir. En somme le refrain qui pourrait tous nous réconcilier.

Si mon invasion continuait de se maquiller de ses rondeurs initiatrices. Ou comment j'ai profité d'une faiblesse pour défier la création et imposer mon trésor. Car le mythe à l'image de l'harmonie ne vaut que s'il se niche au plus enfoui de sa cause. Je donne des formes à une toute beauté parce que mon esprit se mue à l'ombre de ma contemporaine. Adopter un reflet ne suffit aucunement, encore faut-il s'installer dans ses attributs pour éveiller l'intégralité de ses sens et déferler sur ceux de ses courtisans. Avisant ainsi les amoureux d'un parfum trop peu essaimé et souvent maladroitement réédité. Afin de rallumer leurs cœurs, mais davantage d'être accréditée à le faire. Par un mimétisme structurel tout autant que cérébral. Aux limites du religieux s'ils atteignaient l'horizon que je leur désigne.

Comme de coutume les commentaires iront bon train, tant depuis les berges pratiquées que les vitrines épuisées. Et je ne suis pas à ce décompte près. Ma vie, ma liberté est parsemée de jugements et de critiques. Et avant que je les interprète à la virulence d'une satire qui ferait vaciller l'hésitante, je les apprécie à leur initiation première. Celle qui consiste à ouvrir le débat. Entretenir la polémique. Créer le malaise dans l'espoir que des élémentaires questions découlent de cette anomalie. Avec le désir suspect et espiègle que la vague que j'ai soulevée fasse éclore de bien modernes enseignements. Que les germes de cette provocation reconnue ou benoîtement sommaire, signent le début d'un renouvellement sociétal.

Ou à défaut, divin.

Week end (1) du 13 avril sur Cannes.
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