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Troisième sexe sur Cannes.

Week end (1) du 2 février sur Cannes.

Trempée dans un parfait néant. L'abîme de mes songes. L'hésitation de mes prémisses. Ou simplement le sommeil qui précède l'émerveillement. A moins que ce soit l'embarras d'un choix trop lourd. La timidité à se revendiquer. Le tâtonnement à reconnaître ce qui serait le plus sensé à la transparence de mes volontés. D'un départ ou d'une fin. Le temps nécessaire pour se pencher. Et décider du meilleur. Comme on sentirait l’obsession née d'un modèle. Ce chemin qui devrait être l'inspiration à aller vers le préférable. S'il n'était pas une échéance trop vite arrivée, et un dernier épanchement pour mieux évaluer sa mission. Ponctuée ou en devenir.

Cette sensation d'être portée par une mère. La génitrice de toute destinée. Celle qui commande aux lendemains. Pour peu que la graine soit éclairée et volontaire. La fondatrice du phénomène qui se détachera parce qu'il aurait saisi la chance. L'aval fourni par un agent finalement distrait, comme la confiance en une source authentique de rayonnement. Et d'une inattendue émission frondeuse. L'instant que le commun regrette de ne saisir plus en précision tellement il est antérieur et d'un doux souvenir étouffé. Baigné dans un refuge opaque à la malveillance, et perméable à la joie d'une éclosion. Comme les accents solides d'une évocation garantie pour une merveilleuse prospérité. Caché mais deviné de tous. Dont l'annonce de l'événement serait en lui même le recueil somatique de l'harmonie qui entoure son nid. Et ainsi profiter du moment pour capturer les impressions les plus riches et décliner celles les plus hostiles. Alors depuis un sanctuaire creusé de lumière sans jamais faire participer l'innocence de ses mauvais tons, l'obligé lucide vanterait celle qui ajusta ses lettres au bruit d'un conte apprivoisé. A la manière d'une protection que l'on voudrait éternelle. Mais qui pour s'apprécier doit disparaître par intermittences afin de choisir son itinéraire. Ainsi séparé, ou résilié.

D'abord d'une nuit, l'endroit bouge de toutes parts. Tel un bourdonnement teinté de murmures. La contraction de toutes les réclamations. Les vaines plaintes que le fréquent aurait découvertes au sortir de son élémentaire épisode. Pareille à la distinction de ceux qui n'ont jamais assumé au point de laisser glisser une manière pour se perdre dans une misérable façon. Des cris qui pourraient être des chants, si les orphelins rencontraient même sur le tard un semblant de lueur. La parole des artistes, ou la suggestion de l’élève. Peut être une simple prophétie pour qui aurait eu l'imagination plus débordante que l'ensemble. Ainsi la consécration de toute une vie. Passant par une inlassable endurance.

Je les soupçonne, mais je ne les détaille aucunement. Les pensionnaires errent portés dans un volume sombre dont les bords sont improbables et les distances imperceptibles. De son je ne perçois que les quelques frottements que des membres peuvent provoquer dans leur précipitation. Ce qui m'autorise à penser que nous sommes légion. Une odeur chargée de chaleur et de pression collective me signifie que des corps doivent se cumuler à peu d'intervalle. Mais suffisamment en marge pour que chacun soit soulevé sans risque d'être confondu. L'étendue est l'enthousiasme de l'avide, mais la rançon de l'otage. Même si sans connaître les termes de sa cellule il est toléré de l'inspecter librement. Dans la limite de ses sens. Tel un exercice de sournoiserie à amener à croire en la présence d'une colonie alors que la distinction serait hasardeuse. Depuis une disproportion globale supposée, et nuançant donc l'écart entre des tendances pour davantage les tromper. Une magnifique illusion si le temps était à analyser les événements voisins. Car dans l'immédiat peu importe si l'abandon est général, seul comptent l'individu et son application.

Parce que je les ai souvent regardés, et encore plus souvent enviés. Mon estimation étreint ce désir à en permanence me dresser. L'emploi que je travaille sur ma personne. Et en définitive une consolation très passagère à enfin m'enlacer dans cette possibilité. Me complaire à me bercer au milieu de courant et de cadences imprévisibles. Après tellement d'espoirs à connaître cette sensation, et rêvant de repousser les nuages pour mieux arpenter le chemin. Planer à l'infini à la mesure de mes décisions. Pour bien après méditer à ce qu'une telle hauteur peut alimenter d'émotions. Par cet usage que je ferais de mon don, en me soulevant pour mieux me transporter plus proche de la cohésion créatrice. Comme par une montée soudaine il serait convenable d'atteindre le rationnel et la sagesse. Et cette migration me permettrait de me rallier à ma convoitise si elle n'était une cupidité préjudiciable au vu du contexte dans lequel je me noie.

La faible ouverture n'accède en rien à de nouveaux éléments. Elle admet seulement que nous sommes nombreux sans vraiment être une foisonnante population. Un point de jour éveille des reflets sur les peaux, et signale des formes que je supposais bien auparavant. Puisque effectivement plusieurs dizaines de sujets naviguent au gré d'une pesanteur annulée à ma proximité, et adoptent un égal air rempli d'incompréhension. Alors que sur cet exode je me sens davantage éclairée que tous ces cœurs effrayés. Dans un cheminement que je présume sans avoir certificat à sa réelle conclusion.

En somme il devait être là. Ridicule par sa taille mais bien assidu à l'horizon. Un berger surveillant ses dociles dans un accommodement plus que dans un souci de les voir s'agrémenter. Parce que telle est son influence. Il est aussi celui qui attribue les orientations comme on décide du parcours. L'arbitre. Le chef d'orchestre. Et depuis l'ouvrage originel cet impérieux éducateur. Pour peu que ses ouailles consentent à l'écouter, et à s'illuminer de sa croyance plus que de sa griffe .

J'ai cessé de l'entendre. Les attenants, je ne suis pas certaine. Peut être ai-je été abjurée au désespoir de me retrouver sacrifiée à leur frêle ignorance. Réduite à un registre qui me ramènerait à mes doutes. Ces premières aubes plus conjuguées à des nuits et livrées à ma détermination. D'ailleurs je ne suis plus vraiment sûre de qui je suis. Les mots se sont volatilisés et les qualificatifs s'érodent à la proportion de mon expression. La fable est chancelante. Voire n'a jamais été. Ne demeure que ma nature ressurgie à l'évaporation de mes sens. De poésie je n'effleure que l'étroitesse de mon intimité. Ce mystère qui était le sang de mon interrogation. Le commencement de l'évaluation que je mesurais à mon humeur. Le défi lancé à l’œil qui apporte une réponse vainement poursuivie si elle n'était platement priée par des lettrés. Dans un paradoxe à l'échelle de toute une existence, attendu que les instruits feraient opposition aux cultivés. Dans l'art de triompher des mots en exploitant l'espace entre ceux-ci. Comme les quelques minutes où j'ai tiré parti de l'écart de nos corps pour réfléchir à mon destin. Des signes invisibles plus que des traits concrets qui feraient la cause d'une manifestation communautaire.

La prunelle grandit. La brèche est devenue disque. Et à mesure qu'elle grossit et se rapproche des inquiets, je compte les angoisses comme la malicieuse additionnerait les figurants brusquement apparus. Mais au contraire de mon avenue étoilée et rougie de la perfection, le pouvoir s'est déplacé. Je n'en dispose plus. Et pour la première fois depuis très longtemps rabaissée dans une distribution que je sublimais, me voici ridicule article à ne même pas voir les cieux. A la manière de me faire osciller. Sur mes circonstances et sur ma chronologie. Puisque le cercle noir confisque le temps et la matière. Une singularité perdue au centre d'une bien plus grande. Bien plus dangereuse. Alors que la question n'est plus à comment s'en échapper. Mais plutôt de savoir où me mènera cet accès.

D'un départ ou d'une fin. Avec l'éternelle controverse de savoir si tout a été fait ultérieurement. Tant par les actes que les sentiments diffusés. Ainsi, déjà une véritable punition par le silence, à ne pas être avertie des effets de son expression. Si l'horloge avait encore ses raisons. Car la consistance n'est plus un supplice. L'esprit peut survivre au delà. Et à ce titre je n'ai pas peur de mon épilogue.

Ainsi je n'aurai même jamais peur. Et ce principe est certainement le motif de ma privation. Pour une ultime torture avant l'extinction. De celle qui rêvait de fuir la prison de sa chair, et qui avait décidé de résister aux mots en repoussant leurs lignes. Dans un affrontement qui avait du lasser le musicien à constater une corde dissonante alors que la mélodie charmait la majorité. Et la soustrayant à la partition, finalement ne persisterait que le paysage dans son exactitude. Sans contestation du moindre son. Sans tremblement à se retourner. A la satisfaction du bien heureux ainsi leurré. Immergé dans des couleurs à la séduction excessive. Éperdue. Infinie. Trop passionné pour voir se dégager la fleur de l'interrogation. Celle qui fait surgir la réflexion puis la récusation. Comme si la conformité assurait la paix. La discipline par la fidélité. Une totale fiabilité pour un énorme mensonge.

Hypnotisée par mon entrée, mes étapes ont perdu de leur précision. Elles s'étendent sans fin, et à leur suite mes extrémités s'écrasent et se déroulent. Devant un pareil dépècement je devrais hurler ma douleur, mais mon attention est captée par la clarté qui m'abîme. Je n'entends pas ma colonne se briser, pas plus que je réalise que mon visage s'étale de la longueur de mes jambes. Dans une parade qui pourrait être l'équilibre de la valse finale, mon étendue se répand au vent comme un liquide plus dense percerait l'eau de son ombre. Mon dessin hésite alors entre une  feuille accroissant sa finesse et une brume qui serait engloutie par le jour. Ou avalée dans l'obscurité qui s'élimine maintenant dans mes arrières.

Plus loin je puis renaître. Je sais que devant ne se dressera que splendeur et beauté. Même si de mes yeux je ne peux plus voir, ces derniers n'existant plus dans une orbite qui s'est précédemment vaporisée. Cette nécessaire croyance est forgée par mon esprit, car à cet instant je ne discerne que par lui. Je continue à pénétrer cette nouvelle possibilité, uniquement par la levée de ma conscience. Elle est ma définitive valeur. Mon ultime sens, la formule aboutie vers la compréhension. La prodigieuse escale qui détermine la licence à pareil voyage. Le repos obligatoire pour qui voudrait amorcer un autre commencement. La purification des courbes par leur extermination. Et l'empreinte de la foi survivant, démarre alors l'aurore à une autre féerie. Par la seule volonté.

Insistant donc à suivre la lumière. Elle est et restera mon guide. Renoncer au soir car il est mirage et flatterie. Ne subsiste que l'éclat d'une vérité. L'émancipation. Me menant ainsi vers une inédite introduction.

Week end (1) du 2 février sur Cannes.
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